Cameroonian Minister of Communication and government spokesperson, Issa Tchiroma, speaks on October 12, 2014 in Yaounde, to AFP journalists about the release on the eve of the 27 hostages abducted on May 16 in Waza and July 27 in Kolofata in raids blamed on the Nigerian Islamist group Boko Haram. Ten Chinese and 17 local hostages, who also included the wife of Cameroon's deputy prime minister, were all "safe and sound," President Paul Biya said. AFP PHOTO / PACOME PABANDJI

Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a démissionné du gouvernement aujourd’hui. Président du FSNC, son parti politique, et plusieurs fois ministre pendant près de 20 ans, il rompt par cette démission une longue alliance avec le président Paul Biya, à quatre mois de la prochaine élection présidentielle. Il y a deux semaines, dans la ville de Garoua, son fief électoral au nord du pays, il avait déjà été très critique à l’égard du pouvoir.

C’est une démission qui n’a que peu surpris. Tant depuis plusieurs jours, il flottait comme un air de rupture entre Issa Tchiroma et le président Paul Biya. En séjour chez lui à Garoua, il y a deux semaines, l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement s’était fendu d’une critique acerbe et sans concession des 43 ans de pouvoir de Paul Biya, devant une foule de sympathisants venus à sa rencontre. Il dénonçait alors un compagnonnage avec le pouvoir qui n’avait porté aucun fruit pour la région et sa population.

Pour ces raisons, Issa Tchiroma avait déclaré ne plus pouvoir appeler à voter pour celui qui, d’après lui, était « responsable des malheurs » des populations du Nord. Ce mardi matin, en prolongement de cette sortie, il a remis sa lettre de démission au Premier ministre chef du gouvernement, après une audience avec ce dernier qui a duré plus d’une heure.

D’après nos sources, la correspondance a aussi été envoyée à la présidence de la République, à l’attention de Paul Biya. Avec ce départ du gouvernement, le président Paul Biya perd un précieux allié dans cette partie septentrionale du Cameroun réputée être le plus grand vivier électoral du pays, et ce, à  quatre mois de l’élection présidentielle.

Pour Issa Tchiroma la prochaine échéance selon ses conseillers devrait être sa propre investiture comme candidat à cette élection présidentielle. Une réunion du comité central de son parti, le FSNC, est annoncée à cet effet pour vendredi prochain à Garoua. 

Source : RFI