Source RFI

Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) n’entendent pas rester les bras croisés face à ce qui se joue dans la bande de Gaza : ils ont décidé d’organiser mardi une réunion virtuelle pour discuter du conflit. Un sommet extraordinaire sous la houlette du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui préside actuellement les Brics.

Unis pour dénoncer un ordre international qu’ils estiment dominé par l’Occident. Les cinq pays des Brics vont évoquer ensemble dans cette réunion virtuelle le conflit en cours : une guerre qui dessine une fracture entre pays du Sud et Occidentaux, ces derniers étant critiqués pour leurs positions jugées trop favorable à Israël. La Chine et à la Russie peuvent ainsi espérer tirer avantage de toutes les mises en cause de leur grand rival américain et de ses alliés.

L’Afrique du Sud doit présider cette rencontre en ligne, alors que sont aussi invités les six pays qui doivent intégrer le groupe au 1er janvier prochain, à savoir l’Argentine, l’Arabie Saoudite, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Un groupe très hétéroclite, qui espère trouver une position commune, malgré des avis divergents, rapporte notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès.

Des positions autour du conflit très diverses

Car les cinq Brics ont bien leurs différences : la Chine souhaite se présenter comme possible médiatrice, et la Russie, dont le Kremlin a confirmé la participation de Vladimir Poutine à cette réunion, se sert de la guerre pour attaquer la suprématie américaine.

L’Inde de Narendra Modi a quant à elle tissé des liens étroits avec Israël, et n’a condamné que tout récemment les pertes civiles à Gaza. L’Inde et l’Éthiopie s’étaient aussi abstenus lors du vote de l’Assemblée générale l’ONU pour des trêves humanitaires.

L’Afrique du Sud critique envers Israël

À l’inverse, l’Afrique du Sud multiplie les prises de positions critiques envers Israël, demandant notamment l’ouverture d’une enquête de la Cour pénale internationale. Le sujet tient particulièrement à cœur à son gouvernement, très vocal depuis le début de la guerre pour dénoncer ce qu’il qualifie « d’atrocités » commises dans la bande de Gaza, l’ANC au pouvoir ayant toujours embrassé la cause palestinienne.

Pretoria a d’ailleurs rappelé son personnel diplomatique en poste à Tel Aviv, alors que ce lundi, l’État hébreu a lui aussi rappelé son ambassadeur en poste à Pretoria, pour « consultations ». L’ANC est favorable à la fermeture de l’ambassade israélienne de Pretoria. Le pays fait également partie des États qui ont déposé une requête devant la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’elle se saisisse du dossier de Gaza, espérant un mandat d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien. 

 À voir, donc, quel sera le contenu de la déclaration commune qui devrait être adoptée à l’issue de cette rencontre. Les cinq pays des Brics (avant élargissement) auront en tout cas l’occasion de se retrouver dès le lendemain, en cercle moins restreint, puisqu’ils doivent participer au sommet virtuel du G20 prévu ce mercredi.