Créé le 23 juillet 2021 et opérationnel depuis mars 2022, l’ONRAC se positionne comme un acteur clé de la politique publique de lutte contre la corruption, le blanchiment et l’enrichissement illicite. Les sommes recouvrées concernent des avoirs saisis ou confisqués dans le cadre de procédures pénales, souvent liées à la délinquance économique et financière.

Selon Mor Ndiaye, ce montant “représente un travail inestimable” accompli en un temps record. Au-delà de sa dimension judiciaire, ce recouvrement constitue un levier financier permettant à l’État de réinjecter des ressources dans le développement, tout en renforçant la crédibilité des institutions judiciaires.

Il a précisé que la notion d’“avoirs criminels” devait être comprise dans son acception pénale large, englobant toutes les infractions punies dans le cadre du Code pénal sénégalais, et pas uniquement les crimes au sens strict.

Interrogé sur les difficultés liées au recouvrement international, notamment pour les avoirs logés dans des paradis fiscaux, le DG de l’ONRAC a affirmé qu’il est parfois plus aisé de tracer des fonds à l’étranger, grâce à des dispositifs de coopération et de bases de données internationales.
« Beaucoup de pays disposent de mécanismes rigoureux de traçabilité financière, ce qui facilite les enquêtes et le recouvrement à l’échelle internationale », a-t-il souligné.

L’atelier de Dakar s’inscrit dans le cadre d’une campagne nationale de plaidoyer, financée par le Groupe d’action intergouvernemental contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et mise en œuvre par l’ONG Action Humaine pour le Développement Intégré au Sénégal (AHDIS).

L’objectif est de mobiliser les organisations de la société civile autour des enjeux du recouvrement et de la gestion des avoirs mal acquis. « Nous allons déployer cette initiative dans d’autres régions pour sensibiliser les communautés, les autorités locales et les OSC », a annoncé Amacodou Diouf, coordinateur d’AHDIS. Il estime que la société civile peut aller au-delà de la sensibilisation, en participant à la formulation de politiques publiques plus efficaces en matière de recouvrement.

Plusieurs entités ont participé à cet atelier, notamment la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), ainsi que des représentants de la justice et de la police judiciaire.