Masssata Samb, qui a giflé la députée Amy Ndiaye comme son collègue parlementaire Mamadou Niang, qui a servi à la pauvre dame un coup de pied, sont tous deux des responsables du parti que préside, plus que par honneur, son fondateur Serigne Moustapha Sy. Mis ainsi au-devant de l’actualité, l’imminente arrestation de ses deux éléments le met davantage sur la sellette. Les mots de guide religieux des Moustarchidines sont ainsi plus que jamais attendus et épiés. Lui dont le parti prône « l’unité et le rassemblement » !  

Au Sénégal, exceptées quelques parenthèses comme l’assassinat du député-maire de Mbour Demba Diop et de celui de Me Babacar Sèye vice-président du Conseil constitutionnel, les contradictions politiques soulevaient des débats passionnés et, tout au plus, des insanités et empoignades. Le coup porté contre « le député du peuple » d’alors Me Elhadj Diouf par un autre du parti au pouvoir à l’époque de Me Wade, Famara Senghor, avait ouvert la boîte de Pandore dans notre Parlement. Le cap a été franchi négativement, la semaine dernière, avec la prise à parti de la députée Amy Ndiaye par des députés de la coalition Yewwi. Et si ce conglomérat politique est ainsi dans une position inconfortable, elle reste quand même plus enviable que celle dans laquelle adhèrent les deux députés issus des rangs du Pur. Cette entité politique, exceptionnelle, étant présidée par un guide religieux, tout indique que la formation politique des militants ne doit pas y être de rigueur, pour ne pas dire un souci. Pourtant Serigne Moustapha, son président d’honneur, est un guide religieux. Sa formation politique, fondée depuis 1998, était attendue en conséquence pour se donner en modèle. Les faits qui défraient la toile et font l’actualité à travers le monde entier, semblent attester du contraire. En tout cas, avec les actes décriés commis par des responsables du Pati de l’unité et du rassemblement (Pur), bien des Sénégalais se demandent si Serigne Moustapha Sy comme les autres « marabouts-politiciens » n’ont pas des « talibés » à la place de militants ; c’est-à-dire des citoyens affranchis de fanatisme et viscéralement attachés aux valeurs de la République.

Pour sûr, l’ordre d’arrêter les deux députés pris en flagrants délits, qu’aurait donné le procureur de la République, met plus que jamais le Pur et son président d’honneur. Serigne Moustapha tentera de faire opposer une résistance, à la manière du député-maire de Dakar, Barthélémy Dias élu sur la liste de Yaw ? C’est donc dire que la déclaration du « marabout-politicien » au sujet de la barbarie qui a eu comme cadre l’Hémicycle, est bien attenue. Pour que plus jamais ceux sous son autorité politique ne soient mêlés à des règlements politiques par la violence.

A D BADER