L’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau « le Joola » (Anfvr/le Joola) a exprimé hier, lors d’une rencontre avec le ministre Khady Diène Gaye, son souhait d’être impliquée dans la gestion du musée-mémorial dédié aux victimes de cette tragédie maritime.Le porte-parole de l’association, Major Alpha Dia, a souligné l’importance de préserver la souveraineté nationale dans la gestion de ce monument commémoratif. « Le musée-mémorial le Joola dédié aux disparus est une question de souveraineté. Sa gestion ne doit pas être confiée à un privé. Nous demandons au Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de confier la gestion de ce monument aux familles des victimes », a-t-il déclaré.

Selon Major Alpha Dia, le devoir de mémoire est crucial pour éviter que des tragédies comme celle du Joola ne tombent dans l’oubli. Il a insisté sur le fait que cette catastrophe, bien qu’ayant causé un choc profond, doit être traitée avec soin pour préserver sa signification historique. « Le choc est violent, l’émotion est forte et partagée, mais un souci récurrent, très rapidement affiché par les pouvoirs publics, est de façonner les faits bruts. La catastrophe a été travaillée jusqu’à ce qu’elle corresponde à la construction d’un événement abstrait, malléable. Les autorités considèrent que c’est ici que se gagne la bataille contre le naufrage », a-t-il ajouté.En réponse, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a annoncé que le musée-mémorial du Joola sera officiellement inauguré le 26 septembre prochain, à l’occasion de la commémoration du 22ème anniversaire du naufrage survenu au large des côtes gambiennes. Interrogée sur la gouvernance et la gestion du musée, elle a précisé : « Elles seront retenues sur la base d’un modèle de gestion efficace et performant, lequel permettrait d’assurer la pérennité de cette infrastructure. Nous ne ménagerons d’ailleurs aucun effort pour atteindre cet objectif. Nous allons travailler pour permettre à la communauté nationale et internationale de pouvoir venir se recueillir au niveau de cet édifice, qui sera un témoin et un symbole de notre histoire nationale mais aussi de l’histoire de la navigation maritime internationale.

Cet ouvrage, nous le conserverons et nous lui accorderons un rang à sa juste valeur par devoir de mémoire », a conclu le ministre.Ainsi, l’Anfvr/le Joola continue de se battre pour que la mémoire des victimes soit honorée de manière appropriée, et que les familles soient impliquées dans la gestion de ce lieu symbolique.

Aminata DIEYE