Cela fait des semaines que la polémique enfle. Ceci, dès l’annonce des autorités du déménagement de l’hôpital Aristide Le Dantec. Depuis cette date, des voix discordantes s’élèvent pour dénoncer selon leurs termes la « nébuleuse » qui entoure cette décision.
L’hôpital Aristide Le Dantec a officiellement fermé ce lundi 15 août 2022, conformément à la volonté des autorités étatiques. L’argument fondamental de l’Etat sénégalais servi à l’opinion publique est « la réhabilitation de cet établissement pour qu’il puisse répondre aux normes internationales et en faire un hôpital de niveau 4 ». Une idée salutaire serait-on tenté de dire. Mais derrière cette vérité de la Palisse, se cachent beaucoup de zones d’ombres, de l’avis des différents acteurs de la santé.
Dans cette affaire on ne peut plus « nébuleuse » c’est argument contre argument. Chaque jour c’est une opposition d’idées qui se font écho dans les médias. A titre d’exemple, notons cette sortie de Jean Pierre Dieng, président d’honneur de l’union nationale des consommateurs du Sénégal et non moins membre du conseil d’administration de cet hôpital. Sur les ondes d’une radio étrangère disait-il à ce propos, « il n’y a jamais eu de délibération sur la délocalisation et son processus, ce qui est un très grave danger pour les patients. La délocalisation entraine la fermeture de certains centres de traitements, et le report des rendez-vous pour les évaluations et le suivi des malades. » En clair, le président de cette association consumériste voit à travers cette décision une certaine incongruité.
Dans ce rapport de force verbale, chaque partie tire la couverture de son côté. En réaction aux propos de Mr Dieng, le directeur des établissements publics de santé, Dr Ousmane Dia a tenu à clarifier. Selon lui, « toutes les dispositions sont prises pour un déménagement et une bonne prise en charges des patients. »
Ce que ne comprennent pas les pourfendeurs de ce projet, c’est la vente de trois hectares du patrimoine foncier d’Aristide Le Dantec. Cette décision semble être le point nodal des agitations entre autres dénonciations. Ce samedi, tout un monde a battu le pavé (marche de la place de la Nation au rond-point de la RTS) pour s’indigner de cet état de fait. Dans ses communications concernant cette affaire, la vente de ces trois hectares justifie, l’Etat du Sénégal « va contribuer » à la réhabilitation de l’établissement de santé. Un fait que les travailleurs de ladite institution ont du mal à croire. Qui, bien évidemment, ont un point de vu différent de celui de l’Etat du Sénégal. Ils parlent de « bradage de leur patrimoine.
Par ailleurs là où les avis divergent le plus c’est sur la situation des contractuels. Cette question reste la plus inquiétante et la plus problématique pour ce personnel. Son redéploiement ne fait toujours pas l’objet de discussions. Au point que leur situation a attiré l’attention des manifestants de la place de la nation ce samedi, en la personne du tout nouveau parlementaire : Guy Marius Sagna.