Une révélation troublante a émergé lors d’un panel organisé à Dakar par le Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (Pasneeg 2), dirigé par Awa Nguer Fall. Selon les conclusions d’une étude, 50% des femmes travaillant au Sénégal sont victimes de violences basées sur le genre (Vbg) dans leur milieu professionnel. Cette statistique alarmante met en lumière une problématique persistante et souvent ignorée.
Lors de son intervention, Mme Fall a souligné que parmi les auteurs de ces violences, 80% sont des hommes. Ce constat révèle une profonde inégalité de traitement et une domination masculine préoccupante dans les environnements de travail au Sénégal. La collaboration avec les femmes du Mouvement national des femmes de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) vise à éveiller la conscience des travailleuses sur leurs droits et à les inciter à devenir des actrices engagées dans la lutte contre les Vbg.
L’étude menée par le Groupe d’études et de recherches genre et sociétés (Gestes) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a identifié plusieurs formes de violences subies par les femmes dans leur milieu professionnel. Ces violences incluent des aspects psychologiques (35,5%), économiques (27,5%), physiques (9,7%) et sexuels (6,5%). Ces chiffres soulignent l’ampleur et la diversité des violences auxquelles les femmes sont confrontées dans leur quotidien professionnel.
Rokhaya Diakhaté, directrice de la Famille et de la protection des couches vulnérables, a rappelé les actions entreprises par l’État du Sénégal pour lutter contre les Vbg. En plus des projets et programmes existants, tel que le Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre, le ministère de la Famille et des Solidarités a lancé la plateforme “Wallu Allo 116”. Cette plateforme vise à fournir des services d’écoute et d’orientation aux femmes et jeunes victimes de Vbg, offrant ainsi un soutien essentiel dans leur lutte contre ces violences insidieuses.
Aminata DIEYE