Le fait est presque devenu banal. Tellement on commence à s’y habituer : des femmes mortes dans des maternités en donnant la vie. Et si après le premier drame on s’attendait à des mesures radicales pour plus jamais ça, hélas la série noire continue.
Tout récemment à Kédougou, la dame Doura Diallo a perdu la vie en donnant la vie à un enfant qui lui aussi a trépassé lors de la tentative de délivrance. Les faits se sont passés à la maternité du centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou. Cette dame d’une trentaine d’années devait accoucher par césarienne mais le gynécologue a pris une autre décision : celle de la faire accoucher par voie basse. Cependant après trois longues heures sur la table d’accouchement, l’irréparable finit par se produire. Les mises en cause : le gynécologue, l’anesthésiste et l’infirmier.
Bien avant, c’est la dame Astou Sokhna qui passait de vie à trépas : enceinte de 9 mois elle mourut le premier avril 2022 à l’hôpital de Louga. C’était après une vingtaine d’heures de la césarienne qu’elle attendait. Le service en charge de son cas n’avait pas seulement donné suite à sa requête mais l’avait même menacée de la bouter hors de l’établissement sanitaire !
Médecin après la mort, pourraient penser d’aucuns, le Président Macky Sall avait même publié un message de condoléance, à cet effet. Il ira jusqu’à exiger que les responsabilités soient situées. Lui faisant écho son ministre de la santé d’alors Abdoulaye Diouf Sarr reconnaitra quand même : « avec plus de vigilance, la mort de cette femme aurait pu être évitée ».
Comme si l’un et l’autre avaient prêché dans le désert, il y eut une autre affaire cocasse et surréaliste à l’hôpital El hadji Ibrahima Niass de Kaolack : un nourrisson déclaré mort par une infirmière, puis déposé à la morgue pendant qu’il était en vie. Hypothermie probablement, l’enfant finit par rendre l’âme. Cette affaire remonte au vendredi 6 mai 2022.
N’empêche la série des « morts coupables », se poursuivra pour atteindre son paroxysme avec onze bouts de bois de Dieu calcinés par un court-circuit à l’hôpital Sérigne Abdou Aziz Sy de Tivaoune, la capitale des Tidiane du Sénégal. Ce qui emportera le fauteuil du ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
Pourtant en 2021, 4 nouveau-nés avaient perdu la vie dans l’incendie du service néonatalogie de Linguère.
Une série de drames qui indexe au-delà de la vétusté des infrastructures sanitaires le personnel soignant. Ce que ne semblent pas vouloir entendre leurs syndicalistes qui pour ces faits bravent de plus en plus dame Justice. Accusée à son retour de reculade devant leur fronde.
Ainsi pour le commun des mortels les hôpitaux sont devenus des mouroirs et la main de la justice tremble très souvent sous la charge des frondes. Ce qui pose fondamentalement la crédibilité des hôpitaux et des tribunaux.