Les premiers essais sur le BRT (bus rapid transit) ont démarré ce 21 août à Dakar. A cette occasion, quelques rotations et travaux d’essais statiques ont été effectués en deux jours. Les véhicules ont roulé sur les voies dédiées. Pour ces essais le gouverneur de Dakar avait demandé aux populations de dégager les voies du BRT qui étaient occupées par des marchands ambulants, des mécaniciens, des tabliers et autres.

C’est donc une nouvelle étape qui sera franchie en cette fin d’année 2023, dans la politique de la mobilité urbaine de Dakar.La mise en service du BRT est prévue pour décembre 2023. A cet effet, 70% des véhicules sont livrés, a informé le ministre du transport sénégalais Mansour Faye. Toutefois, les travaux d’infrastructures ne sont pas achevés. « Ils le seront dans les meilleurs délais », selon toujours la tutelle.

Le BRT c’est donc tout un réseau de bus électriques à alimentation solaire qui vont circuler sur des voies dédiées. Cette solution selon le CETUD (conseil exécutif des transports urbains durables) est sensée améliorée la mobilité urbaine dans la capitale sénégalaise dont la demande dans ce domaine est largement supérieure à l’offre.

Du retard noté dans l’exécution des travaux.

Les travaux du BRT ont été lancés fin 2019. Les chantiers comportent 18 km de routes et 23 stations. Les impacts des dernières manifestations sur les chantiers du BRT sont très lourds. Et d’après le directeur du CETUD, Dr Thierno Birahim Aw, « ils sont estimés à plus de 5 milliards. »  De plus ajoute-t-il « quelques 19 des 23 stations ont été saccagées dans des manifestations. D’après les prévisions des techniciens du CETUD le temps pour rallier le centre-ville et Guédiawaye dans la banlieue sera de 45 minutes. Avec une capacité de 300000 passagers par jour, le BRT viendra en appui au TER pour faciliter la mobilité urbaine à Dakar.

De la pertinence de créer le BRT

Chaque année l’Etat du Sénégal perd 900 milliards de francs Cfa dû aux aléas du transport. Et selon les termes du Dr Thierno Birahim Aw dont la structure a en charge l’exécution des travaux, « Dakar perd annuellement 900 milliards de francs CFA dû aux externalités négatives du transport qui  se manifestent par la congestion, la pollution de l’air, les accidents de la route ». Face à ce mal persistant l’Etat a opté pour un « changement de paradigme ». Le BRT c’est pour apporter une solution durable à la congestion routière de la capitale sénégalaise. Son trajet (car les véhicules vont rouler sur des voies dédiées) est de 18,3 km. Il va relier le centre-ville (avec comme gare principale Petersen) à la ville de Guédiawaye dans la banlieue de Dakar. Pour un financement global de près 300 milliards de francs CFA, le BRT acheminera jusqu’à 300000 voyageurs par jour.

Le BRT débutera avec une flotte de 121 bus avec une capacité de 150 passagers par bus, 12000 voyageurs par heure et par sens.

Dakar la capitale sénégalaise abrite 24% de la population du pays. D’après l’ANSD (agence nationale de la statistique et de la démographie), elle compte à ce jour 3,63 millions d’habitants avec une projection de 5 millions d’habitants à l’horizon 2030.  C’est une ville qui se caractérise par une forte densité urbaine. Dakar avec seulement une superficie de 0,3% du territoire national loge 50% de la population urbaine du pays et 70% du parc automobile immatriculé.

Par Landing Jallow