Le commandant de la Brigade d’hygiène de Keur Massar, Adjudant Oumar Diao, a exprimé son inquiétude quant au manque d’hygiène généralisé des Sénégalais. Lors d’un entretien avec L’Observateur, il a révélé des statistiques alarmantes sur les infractions constatées par ses équipes.

« Parmi les missions de la brigade d’hygiène, il y a justement la recherche et la constatation d’infractions, ainsi que le contrôle sanitaire continu. Pour le seul mois de mai, nous avons effectué des visites dans 1003 domiciles à Keur Massar. Lors de ces visites, nous avons constaté 1559 infractions d’hygiène, dont 979 ont été enrayées, soit un taux de 62 % », a-t-il déclaré.

Les infractions relevées exposent les contrevenants à des sanctions sévères. « Les populations en infraction liée à l’hygiène doivent savoir qu’elles s’exposent à des sanctions allant de l’amende à l’emprisonnement, tel que prévu par la loi. Chaque mois, nous récoltons au minimum 2,5 millions de francs CFA en amendes », a-t-il précisé.

Adjudant Diao insiste sur l’importance de l’hygiène pour la santé publique et la prévention des maladies. Il souligne également les responsabilités des gestionnaires d’établissements recevant du public, notamment les lieux de restauration. « Ceux qui gèrent des établissements doivent disposer d’un certificat médical d’aptitude à la manipulation de denrées alimentaires. Sans ce certificat, ils s’exposent à une amende de 9000 à 18 000 F CFA. »

Les locaux de ces établissements doivent également respecter des normes strictes. « Nous faisons de la sensibilisation pour éviter que les gens ne s’exposent à des sanctions, mais si les infractions sont établies, la sanction est inévitable », a-t-il ajouté.

Une infraction particulièrement courante est le déversement des eaux des fosses septiques dans la rue. « 70 à 90 % des constats concernent cette infraction. Il s’agit d’une élimination non conforme des matières usées liquides », a expliqué Diao. Les contrevenants risquent « une amende de 200 000 à 2 000 000 francs CFA » ou « un emprisonnement de deux mois à deux ans ».

L’adjudant Oumar Diao appelle à une prise de conscience collective pour améliorer les pratiques d’hygiène. Il a affirmé que la Brigade d’hygiène continuera ses efforts pour assurer un environnement sain et protéger la santé des citoyens.

Aminata DIEYE