Cette solennité que l’Église situe au 1er novembre, juste à la fin du mois béni du Rosaire, porte en elle-même sa propre signification.

C’est la fête sur terre de tous les saints et saintes qui contemplent au ciel la gloire et la splendeur de Dieu révélée en Jésus Christ.

Ces saints, nous les connaissons, puisque nous en portons fièrement leurs prénoms et ne manquons pas, en des occasions particulières de l’année liturgique, de les honorer et d’invoquer leur intercession et leur protection…

Anonymes ou bien connus de nos offices eucharistiques, comme en témoigne la longue litanie que nous reprenons en certaines circonstances, ils constituent cette foule immense et innombrable de témoins, hérauts de la foi, dont la vie et la mort ont crié Jesus Christ sur les routes du monde.

Ils ont, comme Timothée, le fils spirituel de Paul, tenu le bon combat de la foi, de l’espérance et de la charité, afin de recevoir, par pure grâce, sans aucun mérite particulier, la couronne de gloire qui ne flétrit pas…

Sous ce rapport, Toussaint est une grande fête à célébrer avec joie et reconnaissance, en mémoire de ceux et celles qui constituent l’église triomphante, par opposition à l’église militante que nous formons sur cette terre.

Elle est de ce fait une invite expresse à découvrir notre première et belle vocation à la sainteté, comme pèlerins sur cette terre, constamment appelés par notre baptême à magnifier et à manifester la sainteté de Dieu, plus proche de nous que nos cordes vocales.

Oui, de Dieu saint il n’y a que le Dieu de Jésus Christ vers qui la création toute entière s’élève harmonieusement en signe de louange et d’action de grâce.

Ces considérations préliminaires sur le sens véritable de la Toussaint permettent de faire un départ entre cette joyeuse fête et la commémoration des fidèles défunts que nous vivrons le lendemain 02 novembre, en priant pour ceux et celles qui ont été arrachés à notre affection.

Une idée bien répandue et, hélas, longtemps entretenue fait, en effet, de la Toussaint la « fête des morts » ! Une expression terrible !

Disons-le tout net, une telle formule-definition n’est pas exacte ; c’est même une oxymore, c’est-à-dire un alliage de mots contraires qui traduiraient passablement le vrai sens de la solennité du 1er novembre.

Pour des convenances pastorales, nos pasteurs ont toujours saisi la journée du 1er novembre – qui est fériée – pour non seulement célébrer tous les saints, par une liturgie bien vivante, mais également pour aménager des temps de prières dans les cimetières en mémoire de tous nos parents défunts, marqués du signe de la croix et qui dorment dans la paix, selon la belle formule consacrée.

Cette précaution pastorale est un point de catéchèse qu’il faut constamment rappeler pour éviter les contresens et autres confusions largement, et parfois de manière docte, diffusés dans les médias et réseaux sociaux.

Toussaint n’est donc pas la fête des morts mais bien celle des vivants, de ceux-là et celles-là qu’irradie la béatitude éternelle !

Nous sommes donc bien fondés à exprimer notre joie en chantant la gloire des saints et saintes dont nous portons les prénoms, comme pour toujours imiter et vivre du testament spirituel qu’ils nous ont laissés au cœur de l’Église en marche vers la Jérusalem céleste.

Puissions-nous en être les reflets dans nos divers milieux de vie et d’existence, avec Marie, Notre-Dame du Rosaire qui soutient nos pas parfois fébriles sur le chemin de la conversion véritable.

Bonne fête de Tous les Saints à tous.

Emmanuel DIEDHIOU