Dans plusieurs pays, on refuse de célébrer la mémoire de la reine en raison du passé colonial du Royaume-Uni.

Les discours d’hommages à la reine Elizabeth II affluent depuis son décès, de toute la planète. Pourtant, dans cette avalanche de louanges, certaines voix viennent écorner un peu le discours officiel, émanant le plus souvent des pays du Commonwealth.

Sa mort célébrée par des klaxons et des chants

En Irlande du Nord, terre d’affrontements entre les Irlandais républicains et les Loyalistes, défenseurs de la monarchie, le décès de la reine a été accueilli par des klaxons et des insultes. Tout particulièrement dans la ville de Derry, où en 1972 une manifestation pour les droits civils a été réprimée dans le sang par l’armée britannique, faisant 14 morts parmi les militants indépendantistes. Époque où Elizabeth II était sur le trône. Dans une autre vidéo tournée lors d’un concert le 24 mai dernier, la foule scandait “fuck the Queen, fuck the Queen”. Nouvelle preuve de l’amour tout relatif qu’une partie de la population de Derry lui portait.

Dans l’Irlande voisine, qui a obtenue son indépendance en 1922 à l’issue d’une guerre de deux ans, le match de football d’Europe League organisé à Dublin au soir du décès de la reine a été marqué par les chants de la tribune irlandaise. “o’Lizzy in a box”, ce qui peut-être traduit par “Lizzy (le surnom d’Elizabeth en anglais) dans une boîte”, référence évidente au cercueil.

Le poids de l’époque coloniale

Un sentiment de revanche vis-à-vis de la couronne britannique largement partagé par certains habitants des pays du Commonwealth, les anciennes colonies britanniques, et tout particulièrement au Kenya, colonie britannique jusqu’en 1963.

Dans le pays, une partie de la classe politique rappelle l’héritage colonial et les violences commisses lors de la révolte – fortement réprimée – qui a abouti à l’indépendance. Plus de 100 000 rebelles et civils avaient été tués et plus de 300 000 autres détenus dans des camps.

“La reine a participé activement au colonialisme”

Plusieurs internautes partagent le témoignage d’anciennes victimes, parus dans la presse internationale comme The Guardian. L’un raconte avoir été castré par un fonctionnaire britannique avec des pinces qui sont habituellement utilisées sur le bétail, une autre, une jeune fille de 15 ans, a subi de graves blessures lorsque les autorités ont inséré une bouteille de verre chaud dans son vagin.

“Rappelons que la reine Elizabeth n’est pas un vestige de l’époque coloniale. Elle a participé activement au colonialisme. Elle a activement essayé d’arrêter les mouvements d’indépendance et elle a essayé d’empêcher les colonies nouvellement indépendantes de quitter le Commonwealth. Le mal qu’elle a fait était suffisant”, estime une internaute.

Avec yahoo! actualités