Au lendemain de l’annonce express des résultats de la présidentielle tchadienne, remportée par Mahamat Idriss Déby selon l’organe chargé d’organiser ce scrutin, le calme règne à Ndjamena. Ce 10 mai 2024, la vie reprend timidement son cours dans la capitale du Tchad mais un important dispositif sécuritaire reste en place. 

Les activités reprennent peu à peu mais les écoles par exemples sont fermées. Aucun incident majeur n’est signalé depuis ce matin mais des militaires restent positionnés aux différents ronds-points de la capitale du Tchad, ainsi qu’aux entrées de la ville.

Ils sont déployés en appui des forces de sécurité, expliquait à RFI le ministre de la Sécurité Mahamat Charfadine Margui, de façon préventive et dissuasive, mais n’ont pas vocation à intervenir. Simplement pour permettre aux policiers et gendarmes de patrouiller dans les quartiers, dit-il, avant de confirmer que des personnes ont été blessés dans la nuit par des balles perdues, victimes des tirs en l’air, des manifestations de joie à l’annonce de la victoire de Mahamat Idriss Déby. Des tirs de militaires et de civils en armes, perçus dans les quartiers favorables à l’opposition comme des actes d’intimidation. Mais toujours aucun bilan officiel n’est disponible à ce stade.

Pour rappel, les résultats provisoires annoncés le 9 mai 2024 donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur du scrutin avec 61% des voix, loin devant ses neuf concurrents et notamment Succès Masra qui a revendiqué de son côté sa propre victoire.

Quelle est la suite du processus ?

Le travail de l’Agence nationale de gestion des élections (Ange) est maintenant terminé. La balle est dans le camp des candidats qui ont encore 4 jours pour saisir le Conseil constitutionnel en cas de contentieux. On ne sait d’ailleurs toujours pas si le parti des Transformateurs, qui conteste les résultats, compte oui ou non déposer un recours.

Le Conseil a 10 jours pour trancher sur base des copies de procès-verbaux qu’il a reçus le 9 mai et qui ont été ouverts devant la presse et les représentants des candidats.

Si aucune contestation n’est soulevée dans les délais, ou si le conseil estime que l’élection n’est entachée d’aucune irrégularité, il proclamera les résultats définitifs sous dix jours. C’est à dire donc dans deux semaines au total.