Les images sont irréelles. Pourtant bien vraies, elles ont fait le tour du monde. Et les scènes jouées hier à l’Assemblée nationale ne desservent pas que seulement l’actuelle législature. Elles décrédibilisent l’image du Sénégal et augurent d’une possible série d’actes de vendetta ; ceci du fait d’un jeu d’amalgames qui a commencé d’exploser et qui accuse à la ronde.
Le remplaçant de Moustapha Niasse porte certes le titre de « Docteur ». Cependant sa science s’est si emballée hier que suite aux coups de poing et de pied sur une « députée » de leur camp, il a dû suspendre la séance par deux fois ! Dire que c’est devant le ministre du la Justice et Garde des sceaux que la barbare scène s’est déroulée.
De la « matière » pour les « Ong »
Avec cette « agression » en pleine séance plénières de notre « auguste » Assemblée les « défenseurs » des droits de la femme et ceux des femmes et du « genre » ont de la matière. D’ailleurs, la Directrice de la Promotion des Droits et de la Protection des Enfants, sous le régime du Président Sall, n’a pas pu résister à l’intérêt (politique) de sortir de ses bureaux, bien accompagnée, pour manifester son courroux. Une hôte gênante pour la Police du Plateau qui ne pouvait que l’arrêter. N’empêche les forces de l’ordre pourraient être davantage acculées, puisque d’autres « marches contre les violences faites aux femmes » ne sont pas à écarter. « Le malheur des uns fait le bonheur d’autres », c’est connu et vérifié.
Une institution dévoyée
Pis ou pire, le mélodrame réel joué hier dans le siège de la 2ème institution du Sénégal, atteste que l’Assemblée nationale n’est plus ce « lieu par excellence du débat démocratique, celui-ci doit être serein, courtois et impersonnel. Toute attaque personnelle, toute manifestation ou interruption troublant l’ordre, toute interpellation de collègue à collègue sont interdites » : c’est le Dr Amadou Mame Diop, son actuel Président, qui tentait de rappeler à ses collègues, dont une ancienne danseuse et un « dentiste » parvenu formé par son père, les dispositions de l’article 55 du règlement intérieur de l’institution relatif à la discipline. C’était comme dans des oreilles de sourds.
Mame au Perchoir, une erreur de casting ?
Les scènes relayées hier depuis l’Hémicycle sont comme une suite de celles enregistrées lors de l’installation de l’actuelle législature. Alors, Dr Amadou Mame Diop Président de l’Assemblée nationale, erreur de casting du président de la République Macky Sall ? Peut-être pas, puisque son prédécesseur aurait certainement insulté ou ramassé des cailloux pour les jeter sur les crânes des trouble-fêtes. Car, opposant du Président Wade, il avait tenu et jeté sa pierre. Président de l’Assemblée et de son parti, le mot « imbécile » avait jailli de sa bouche de personne du 3ème âge. Est-ce donc leur mentor qui est le responsable de la déconfiture qui a pué jeudi à la place Soweto, en y envoyant des députés qui ignorent qu’au Sénégal les « marabouts » ne sont pas des « citoyens ordinaires » et que même « marabouts-politiciens », ils ont leurs fanatiques « à tous les niveaux » ? Celui qui a jailli de son siége comme un lutteur pour avoir un uppercut à la femme « enceinte » a-t-il été mal formaté, du fait de l’amalgame qui s’est vérifié hier ?
Une défaillance structurelle ?
Autant donc de questions qui semblent indiquer que « l’hystérie » qui a secoué, hier comme jamais, l’hémicycle, a des racines profondes et multiples. Car elle accuse, également, les leaders politiques, plus si soucieux de cultiver le civisme et l’esprit républicain dans les cœurs de leurs militants ; autant que les « guides religieux », dont les disciples tapent sur tous ceux qui ne portent pas les mêmes œillères qu’eux.
La scène jouée hier à l’Hémicycle est ainsi un précédent dangereux, puisque elle a, davantage, dressé en chiens de faïence deux grands blocs opposés. Et pour qui sait, encore, que la victime est mère de famille, épouse et disciple ailleurs, le verre est dans le fruit. C’est une Lapalissade.
Et pour l’en extirper, la sanction, l’intervention des forces de l’ordre, les condamnations et les injonctions du chef de l’Etat pourraient ne pas suffire. Comme quoi, le ver est, vraiment, « dans le fruit ».
A D BADER