L'avocat Juan Branco, proche de l'activiste russe Piotr Pavlenski, revient sur l'affaire Griveaux. Le 24 février 2020, lors d'une interview au siège du Parisien. AFFAIRE BENJAMIN GRIVEAUX

L’avocat français Juan Branco est au Sénégal. Celui-ci a pris la parole lors d’une conférence de presse au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (CICES) pour aborder les plaintes déposées devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le régime de Macky Sall. Revenant sur ces dossiers, Me Branco a souligné que la décision de poursuivre ou non sur cette voie dépend du Sénégal. Toutefois, il a souligné l’importance de combattre l’impunité.

Juan Branco a évoqué les différentes options qui se présentent au Sénégal en ce qui concerne les 60 martyrs et les milliers de blessés et emprisonnés sous le régime de Macky Sall. Il a notamment mentionné l’importance de la réparation annoncée par le président actuel, ce qu’il la considère comme une mesure minimale. Pour lui, « une purge massive des personnes responsables de ces actes est essentielle pour éviter la répétition de telles violences. »

Branco a insisté sur le fait que ceux qui ont commis des actes contre les citoyens sénégalais ne doivent pas continuer à occuper des positions de privilège et de pouvoir. “Nous devons cela aux nombreuses personnes qui se sont sacrifiées pour cette cause”, a-t-il déclaré, appelant à un engagement réel pour changer les structures et prévenir de futures violences.

L’avocat a soulevé la question de l’opportunité de faire appel à la CPI, tout en exprimant des réserves sur cette institution, souvent perçue comme influencée par des intérêts extérieurs. Selon lui, le Sénégal pourrait renforcer sa propre action judiciaire en créant une Cour spéciale ou des mécanismes spécifiques pour juger les responsables des violences.

Juan Branco a conclu en soulignant que la mise en place de ces mécanismes de justice nécessiterait du courage politique et des réformes légales et institutionnelles. “Il s’agit d’adopter des dispositions légales qui rompent avec les habitudes des hommes politiques de négocier, transiger et se protéger”, a-t-il averti.

Aminata DIEYE