L’année 2023 avait été exceptionnelle pour les films africains au Festival de Cannes, révélant une nouvelle génération de cinéastes venant du Sénégal, du Soudan, de Tunisie du Cameroun et d’ailleurs. Pour la 77e édition qui s’ouvre ce mardi 14 mai, la présence est constante bien que moins importante en nombre.
Le 77e Festival de Cannes s’ouvre ce mardi 14 mai avec en toile de fond, pour le cinéma africain, le doux souvenir de ses – pas moins de douze films – qui concouraient dans les différentes sélections en 2023. Cette année, la présence reste notable, mais sera moins importante. À l’image de la course à la Palme d’or à laquelle aucune œuvre africaine ne participe, alors qu’en 2023, deux réalisatrices du continent étaient dans la compétition officielle : la tunisienne Kaouther Ben Hania et la franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy.
Pour cette nouvelle édition cannoise, le Marocain Nabil Ayouch, un cinéaste habitué à la sélection officielle, est projeté à « Cannes première », une manifestation récente dédiée au cinéma français et/ou expérimental. Son film Tout le monde aime Touda dresse le portrait d’une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine. La nouvelle production du cinéaste Brésilo-Algérien, Karim Aïnouz, est présenté, quant à elle, hors compétition.
Le point sur les œuvres en présence
Thierry Frémaux, délégué général du festival, juge qu’une nouvelle génération de cinéastes d’Afrique de l’Est, de l’Ouest ou d’Afrique subsaharienne émerge à Cannes depuis 2021, alors que l’Afrique du Nord y est plus traditionnellement présente. Dans la sélection « Un certain regard », consacrée principalement à la jeune garde du cinéma mondial, on trouve un film somalien de Mo Harowe, qui trace le portrait d’une famille qui survit au chaos du pays. La réalisatrice zambienne Rungano Nyoni traite, quant à elle, du rapport homme-femme dans son pays.
Toujours dans cette même sélection consacrée aux premiers ou seconds films de réalisateur, le franco-marocain Saïd Hamich, s’attaque dans sa première œuvre tournée à Marseille à l’histoire d’un jeune immigré, dont la rencontre avec un policier lui change la vie. Un court métrage, Alazar, de l’éthiopien Beza Hailou Lemma, figure également dans cette compétition.
Dans les sections parallèles, à la Quinzaine des cinéastes, un seul film africain : Sharq 12 de la réalisatrice égyptienne Hala el Koussy. L’Égypte participe également à la Semaine de la critique avec Les filles du Nil de Nada Riyadh et Ayman el Amir. Les deux cinéastes y suivent durant quatre ans le parcours de jeunes filles qui défient leurs familles dans un village dans lequel elles montent une troupe de théâtre de rue.
Les créateurs africains ou afro-descendants sont aussi membres de différents jurys, tels le franco-sénégalais Omar Sy, membre du jury de la compétition officielle, ou la réalisatrice marocaine Asmae al Moudir et son homologue sénégalaise Maïmouna Doukouré qui font partie du jury « Un certain regard ». De son côté, l’actrice rwandaise Eliane Umuhire participe au jury de la « Semaine de la critique ». Enfin, le rappeur et réalisateur belgo-congolais, Beloji, co-préside-lui, le jury de la Caméra d’or qui récompense un premier film toutes compétitions confondues.
RFI