Malgré les efforts de l’État pour réduire l’insécurité routière, le nombre d’accidents reste alarmant au Sénégal. Chaque année, environ 4 000 accidents de la route se produisent, causant la mort de plus de 700 personnes. Bien que des problèmes techniques et l’état des routes jouent un rôle, le facteur humain est responsable de plus de 80 % de ces incidents tragiques.Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a récemment appelé à une application stricte des mesures gouvernementales pour lutter contre ce fléau.

Lors d’un Conseil interministériel consacré aux transports et à la sécurité routière, il a insisté sur l’importance de la fermeté dans la gestion du secteur. “La gouvernance du transport est un domaine qu’il faut prendre au sérieux. Certains pensent que nous faisons pression sur les transporteurs, mais ce n’est pas le cas. Cependant, nous devons admettre que la gestion du transport requiert de la fermeté”, a-t-il déclaré à la télévision nationale.Sonko a également mis en avant la nécessité de renouveler le parc automobile et de renforcer les contrôles techniques.

Il a critiqué la présence de véhicules âgés de 30 à 40 ans sur les routes, estimant qu’ils devraient être retirés de la circulation. Il a également pointé du doigt la corruption comme l’une des principales causes des accidents, soulignant l’importance de lutter contre ce phénomène.Le ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, a lui aussi plaidé pour des mesures plus sévères lors de sa visite à Bandia, où un accident a récemment fait trois morts et quatre blessés. Il a dénoncé la corruption et l’inefficacité des services de contrôle, affirmant que ces dysfonctionnements aggravent l’insécurité sur les routes.Les données de 2023 fournies par l’Agence nationale de la Sécurité routière (ANASER) montrent que l’insécurité routière demeure une crise majeure au Sénégal, avec 745 décès en 2019.

Les jeunes sont particulièrement touchés, faisant des accidents de la route la principale cause de mortalité chez les 15-24 ans, et la seconde chez les 25-39 ans après le Sida. Avec l’urbanisation rapide et la motorisation croissante, cette situation pourrait s’aggraver, affectant surtout les usagers les plus vulnérables.

Aminata DIEYE