C’est demain le 31 décembre. Une date qui clôt une année bien mouvementée. Sa fin risque, aussi, de l’être chez nous. Elle pourrait même charrier ses soubresauts dans la nouvelle année, qui s’installera à partir de ce dimanche. Car ce 31 décembre 2022, l’opposition pilotée par Ousmane Sonko, malgré la démarcation de l’ancien Premier du Président Sall devenu opposant (de salon ), entend jouer un « concert de casseroles ».
De « l’enfantillage », comme l’ont estimé quelques esprits ? Les organisateurs eux rangent ce brouhaha sonore dans la panoplie des stratégies politiques. Car ils entendent manifester à travers ce « concert », qu’ils veulent national, populaire et si vibrant jusqu’à « faire trembler la terre », selon les mots de Sonko, manifester leur « indignation » : au sujet du rapport de la Cour des comptes sur les fonds détournés malgré d’être destinés à la lutte contre la Covid 19. La lutte contre le détournement des deniers publics est un combat des plus sérieux, concédons le à Sonko et Cie.
L’autre raison de leur « soirée » serait de pousser l’actuel locataire du palais de la République à ne pas se présenter à la Présidentielle de 2024. A renoncer à un « 3ème mandat », alors que de l’autre côté « juridiquement » le Président Sall peut aspirer à un « 2ème mandat de 5 ans ». Et, tous ces deux arguments peuvent défendus. Mais seulement politiquement, puisqu’en matière électorale le peuple a délégué le Conseil constitutionnel pour trancher au sujet de ce qui touche à la marche des institutions du Sénégal.
Le « concert des casseroles », une provocation dès lors ? D’aucuns le pensent, puisque c’est à partir de 20 heures qu’est prévu le démarrage du « spectacle ». ET, c’est à ce même moment également que le Président Macky Sall va commencer le speech de son message de Nouvel an à la Nation. Désacralisation d’une institution ? On l’a pensé et dit aux oreilles forcément sourdes de Yewwi. Car, il y va de son rebondissement politique. C’est pourquoi ce « concert » ne préoccupe pas seulement Macky Sall et son régime, au cas où il serait un retentissant succès. Il constitue un enjeu de taille également pour la 2ème force politique actuelle dans l’Hémicycle. Puisque si ce sera le flop, comme ce fut le cas lors du 2ème concert, qui n’était pas si suivi et soutenu que le premier, l’image et les rangs de Yewwi en pâtiront. Ses deux députés ayant porté main et pied sur une collègue du camp adverse ne l’ont pas servi.
Si ce sera le flop,encore, son leader Ousmane Sonko pourrait se retrouver en position inconfortable dans le dossier d’accusation de viols répétés, qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr.
En somme le « concert des casseroles » de ce 31 décembre sera celui de tous les enjeux pour les deux grands camps politiques actuels du pays.
Que Dieu préserve le Sénégal !
ABD